Un truc que je ne comprends pas

Si on fait le point.

Paul McCartney a signé chez "Hear Music" en 2007, un label indépendant distribué par Universal en tout cas en France... Entre temps Paul McCartney detient l'ensemble de son oeuvre, qu'il confie à cette meme maison de disque.

Entre nous, avant de lancer cette vague de remasterisation, sans parler des coffret d'inedits qui nous attendent uniquement si l'ont achètent ces remasterisations. Soyons clair, si meme ses fans boudent les remasterisations, pourquoi "Hear Music" prendraient le risque de sortir des coffrets d'inédits en 2011

Entre temps je me dis que Paul McCartney n'a jamais autant tourné que depuis les années 2000... Alors pourquoi avant cette vague de remasterisation, sa maison de disques ne nous gratifie pas d'un nouveau "Best Of"? Le sernier remonte à 2000. Entre temps le Mac a changé de maison de disque, il tourne est ce fait présent.

Perso avant de lancer la remasterisation et les inédits, je me serais fait un plaisir de sortir en début d'été un nouveau Best Of 2 cd's, "Paul McCartney 1970-2010" (40 ans ça se fête ou non?)

Histoire d'appâter les nouveaux fans (tournée et Remasters Beatles oblignent) et de confirmer les premiers...

Alors ma version, je suis à la tete d'un label où l'on vient de signer Paul McCartney...
T'es ok pour tourner, on sort un Best Of, tu fais les Talk Shows les plus importants du territoire où tu tournes (On est en juin...). On bosse le Best Of à coup de pub et d'actu concernant la tournée.

En Septembre on sort la première vague de remasterisation de ton catalogue. Et fin 2011 on sort 3 coffrets d'inedits pour fêter ça...

J'abuse ou vous me suivez? Serieusement je m'inquiète, ça fait 10 ans qu'il n'a pas pondu un Best Of... Mickael Jackson en a sortie 3 en 1 an.... Avant sa mort...

Et alors?...Tu insinues quoi?

Ben, tu vois, Wingie, les temps ont changé. Pour un musicien, le pognon se trouve désormais dans les salles de concert, plus dans les bacs. Au prix où sont les places de concert (42€ pour Paco de lucia à Bordeaux, j'en ai encore mal au cul...mais j'irai quand même), y'a quelques brouzoufs à glaner.

Donc un best of qui va vendre 200000 ex (dont 8000 en France + 3500 en retour dans 3 mois, faut pas se leurrer), pas d'interêt.

Enfin, mon point de vue, quoi...

Que je respecte et partage.

Les temps ont changés comme tu le dis et j'avoue que j'ai vraiment du mal a me faire à cette nouvelle ère Musicale.
Je pense surtout qu'il n'y a plus de passionnés dans les maisons de disques. Les gens bossent les artistes sans se soucier du détail.

Pour moi le Best-Of était juste un pretexte a remettre discographiquement le Mac en avant. Puis lancer la remasterisation, puis les coffrets d'inédits. Meme si vu la réponse des "fans",cette remasterisation m'inquiète par rapport à la suite des évènements... Ca fait 10 piges qu'il n'a pas sorti de Best Of, fait très rare pour un artiste de son envergure. C'etait pour moi l'occasion parfaite.

Partiellement d'accord avec Wingy, la sortie du best-of était plus que justifiée, notamment par les tournées et l'apparition d'un "nouveau public" pour Paul. Quand on voyait la tranche d'âge présente à Bercy, on voyait bien qu'il y a des spectateurs qui avaient en tout et pour tout 5 ans lorsque le dernier best est sorti. Après dans le cas de Macca je n'irai pas surestimer le pouvoir d'influence de la maison de disque et des managers.
McCartney est l'un des rares artistes à pouvoir gérer sa carrière comme il l'entend. S'il veut un best-of, il a juste à claquer des doigts. S'il veut se remettre en avant il le fera. Peut-être aujourd'hui est-il dans l'optique de faire plaisir à ses fans de longue date, qu'il sait fidèles de toutes facons, en leur permettant un retour en arrière sur d'anciennes oeuvres remasterisé et nouveau package etc etc...
Là ou je rejoins Wingy effectivement c'est dans l'idée qu'il n'y a plus de passionnés parce que la musique est un produit comme un autre. On en a fait à tout niveau un produit de consommation courante. Un album chasse l'autre, tous se suivent sans donner l'impression d'être réellement porteur d'une quelconque originalité, les pubs passent à la télé pour découvrir le dernier Phil Collins ou Charlotte Gainsbourg entre deux pubs de bagnoles. Paradoxalement cela se traduit un peu partout puisque même les magasins sont en général de purs incultes fiers de se présenter détenteurs d'une petite culture musicale qui est mise à mal très rapidement (Alors là je ne généralise pas et m'excuse dès à présent auprès des vendeurs de disques ici présents
Je suis allé cet après-midi dans un très grand mag de disques dont je tairai le nom, le mec tout fier de nous présenter très fort le dernier Arcade Fire (C'est si Inrocks/Technikart que c'est forcément complètement incontournable)... Je lui demande s'il compte recevoir Band on the Run version boxset... Il recherche dans le sacro-saint ordinateur, me dis... "Springsteen, Springsteen..." Euh pardon monsieur mais Springsteen c'est "Born to run" moi c'est "Band on the Run", McCartney et Wings. Trois minutes de recherche et il me dit : "C'est McCartney ou Wings ? Au fait McCartney ça s'écrit comment déjà, je me rappelle jamais...". J'avoue que je me suis senti en fait super mal à l'aise pour lui. Ca faisait déjà bien longtemps que je ne commande plus sufjan stevens ou IAMX chez lui mais que même McCartney ne soit pas un produit connu me laisse un peu sans voix. Voilà, on est passé de l'ère des disquaires (heureusement il en reste de très bons, indépendants pour la plupart) à l'ère des chefs de rayons qui pourraient être dirigés vers la papeterie, voire la cafétéria sans que cela pose problème. On achète un disque comme on prend un café ou un Bic... Moi, vieux con, je me rappelle d'un temps où j'avais le temps d'aller chez Joseph Gibert où travaillaient deux mecs qui m'ont fait découvrir un pan entier du rock US. Des disquaires à la High Fidelity avec leurs travers (pas la peine de leur demander "I just called to say I love you" non plus) mais avec l'assurance d'avoir une énorme surprise en leur demandant conseil.

Plus les temps changent, plus j'aurais aimé connaitre cette epoque (sans vous prendre pour des vieux chers amis). Comme le dit Brian Wilson, "I just wasn't made for theses times"...

Cela dit, je suis assez d'accord avec Nanard. Quand a la reponse de Uncle Albert, je suis sensiblement d'accord avec toi. Encore, il reste quelques irreductibles pour nous faire découvrir de la musique. Mais bien souvent aujourd'hui (et je suis le premier a le faire, désolé), notre meilleur ami est Wikipedia, et plus un disquaire pour nous faire découvrir de la musique. C'est devenu un produit je suis d'accord. C'est pour cela qu'il faut se battre et chercher les nouveautés, ou elles sont.
J'espere juste que le manque d'originalité sera comblé, sinon la musique serait tenté a disparaitre, et ça n'aurait pas plus a Platon, comme ça ne me plaira pas du tout....

Vous êtes sévères avec les disquaires, les gars.
J'ai quitté mon métier de vendeur y'a 10 ans, pour deux raisons : j'aimais pas le rap et la techno, et pour un indé, ça craint. L'autre raison, c'est que les perles rares étaient écoutées dans mon magasin et achetées sur le net. Déjà à l'époque, ouais.
Le problème est que si tu n'as pas un chiffre d'affaire très important, tu ne peux pas référencer grand chose en magasin. Moins tu vends et moins t'as de références à présenter au client.
Du jour où tout le monde (y compris les disquaires) a enfin pu disposer de la totalité du catalogue mondial, chacun a pu devenir son propre disquaire. Et l'album qui permettait au disquaire de marger à mort (celui qui était vendu l'équivalent de 22€), le vendeur ne l'a plus vendu et ce manque a gagner a complètement plombé le référencement.
Pas de référencement, pas de conseil.
Je vous le dit, y'a jamais eu autant de disquaires. Après on peut toujours reprocher à Internet son côté virtuel, et se dire "Ok, ça me plaît pas, je file chez le disquaire du coin." Malheureusement, c'est trop tard.

Je ne cherche pas a être sévère avec les disquaires, comme je dis j'en connais qui font encore leur métier avec passion. Mais vendre un produit culturel comme un bien de consommation courante est grave. Aujourd'hui ceux qui survivent sont soit des gens super pointus dans un domaine (exemple indés ou veritablement centrés sur certains artistes : Elvis My Happiness, boutique Madonna/Mylène Farmer près des Halles etc...)
J'ai été libraire de nombreuses années, le livre suit une progression un peu similaire, ce qui l'empêche de plonger en France c'est 1/ La loi Lang imposant un prix de vente, 2/ La possibilité de retour produit vers l'éditeur permettant au petit commerçant de prendre des risques 3/ LA lecture numérique ne prend pas encore. Neanmoins le référencement est nettement dirigé par l'éditeur qui préfère s'assurer la vente d'une pile de Nothomb que de miser sur un jeune auteur. Résultat chez tous les libraires de France nous verrons de grandes piles de la vie de Carla, du dernier Houellebecq et consort. Seuls de rares vrais passionnés sauront nous faire découvrir, ou auront en stock, un livre tout aussi intéressant. Un disquaire c'est pareil. Je peux aller n'importe où chercher le dernier Lady Gaga (à l'instar du Nothomb), j'ai pas besoin de conseil pour ça juste d'un libre-service. Mais j'ai besoin d'un passionné de musique pour me faire découvrir une perle rock qu'il aurait éventuellement déniché sur Myspace, une bonne réedition de jazz. Bizarrement quand je vais à la FNAC ou Virgin, je suis étonné de constater que la plupart des vendeurs du rayon jazz et classique sont plutôt pointus dans leur domaine, en revanche depuis un certain temps, le rayon Pop-Rock ne semble plus nécessiter d'avoir une pointure dans le domaine. On s'en fout un peu, on met Katy Perry à côté de Richard Hawley en étant sûr de moins vendre le deuxième. Puis comme j'ai un stock de 600 Katy Perry et de 3 Richard Hawley j'ai plutôt intérêt à écouler mon stock de Katy. Ayant la carte des médiathèque de Paris, je suis subjugué de l'étonnante connaisance des responsables du rayon disque. Ce sont réellement mes nouveaux disquaires. Notamment place des fêtes où il y a une férue de hardcore qui m'a fait découvrir At The Drive In et... Sviatoslav Richter (pianiste qui interprète Chopin comme personne) et Saint-Fargeau une spécialiste funk d'exception. J'apprends beaucoup plus à leur contact qu'au contact du vendeur qui confond Springsteen et McCartney alors que dans l'absolu ils n'ont rien à me vendre... En fait c'est peut-être la clé ? N'avoir rien à vendre !!!