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chaos l'avis de "libé" (surprise!)
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chaos l'avis de "libé" (surprise!)
Le soleil poudroie sur la rue du Faubourg-Saint-Honoré, mais rien ne signale à l'intérieur de l'hôtel Bristol la présence de Paul McCartney. Il est à Paris, en ce début juillet, pour quelques heures, avant de commencer à répéter sa nouvelle tournée mondiale qui commencera le 16 septembre à Miami ; mais aucun garde du corps ne surveille ascenseur et issues, comme ce sera le cas au mois d'août au Four Seasons de Toronto, où les Stones donneront leur marathon promotionnel international.
Courtois. Sir Paul McCartney est grave mais détendu, en chemise blanche sur pantalon noir, courtois avec les techniciens des plateaux télé qui s'affairent (1)... Son nouvel album n'est pourtant pas un disque de plus, ni dans sa carrière ni dans le marché actuel. Il y a trente-cinq ans, il précipitait la fin inévitable de son groupe, les Beatles, et se lançait, disait-il alors, «un sacré défi». Laquelle de ses «futures chansons pourrait bien rivaliser en impact» avec Yesterday ou Let It Be ? Et comment renoncer à de tels classiques sur scène ? Une règle qu'il ne tiendra pas dix ans, étoffant dès les années 70 les concerts de ses Wings de l'inévitable Yesterday, puis les shows en solo des années 1990 et 2000 d'une quinzaine de tubes des Fab Four.
On peut relativiser l'excellence de Ram ou de Band on the Run, parmi ses premiers envois post-Beatles ; être insensible à la versatilité stylistique de tel Arrow Through Me, retour de politesse à Stevie Wonder qui déclara son amour des Beatles en composant Something out of the Blue dans les années 60, mais on ne saurait nier qu'en quarante ans Paul McCartney a livré plus de hits planétaires (My Love, Goodnight Tonight, Silly Love Songs...) que John Lennon, Ringo Starr et George Harrison réunis. Récemment, Driving Rain marquait son retour au sommet ; Chaos and Creation in the Backyard, qui sort lundi, pourrait être son chef-d'oeuvre, par la richesse thématique, le raffinement, le ton, d'une rare intimité, et surtout la rencontre si juste des mots et des sons.
Pour le réaliser, Paul McCartney a «d'abord fait appel à George Martin». Mais ce dernier, paisiblement retiré des studios, lui a suggéré Nigel Goodrich, responsable du son de Radiohead. Bien qu'âgé d'une trentaine d'années de moins, Goodrich n'en a pas moins assumé le rôle et notamment imposé à plusieurs reprises à McCartney de retourner chez lui réviser sa copie, durant les deux ans où ont pris place les différentes séances d'enregistrement. Pour concentrer l'expression, il lui a demandé de jouer lui-même guitares, pianos, basse, batterie, «et même de mon vieux bugle», avant de convoquer les instruments d'orchestre pour la touche finale. Façon de reconduire l'exercice auquel McCartney se livra sur ses McCartney I et McCartney II.
Si l'on veut les juger et admettre que la composition obéit à des règles, et que c'est le respect de celles-ci qui peut produire l'émotion musicale, force est de reconnaître que les plus ambitieuses (Anyway) comme les plus simples (Follow Me) chansons de Chaos and Creation in the Backyard sont aussi abouties et naturellement éloquentes que les réussites légendaires des Beatles.
Candeur. Que Paul McCartney semble s'adresser aux politiques («il y a une certaine marge entre l'imprudence et le courage» sont les premiers mots de l'album), encore secrètement à sa femme Linda, emportée par un cancer (le spirite How Kind of You avec son refrain modal), ou qu'il philosophe cryptiquement sur «notre vulnérabilité face aux accidents» (comme celui qui faucha la jambe de sa nouvelle épouse : At the Mercy), il ne se départ jamais de ce mélange de candeur et de profondeur qui fait depuis Michelle sa grâce de baladin universel.
Le mélodiste et harmoniste hors pair prouve, lui, sa science, dans une gamme allant du pimpant sixties (Fine Line, Too Much Rain, Promise to You Girl) à la mélancolie la plus hantée (Riding to Vanity Fair ou le solo de bugle quasi klezmer sur Jenny Wren «du nom d'une héroïne de Dickens, jeune fille un peu magique qui ne voit que le bon côté dans tout», précise-t-il). L'album passe également par l'anglicité d'un autre âge (English Tea) qui fit le prix idiomatique d'un Penny Lane, ou le calypso éthéré qui berça la jeunesse de ses parents (A Certain Softness «composé comme ça, sur une petite croisière en Grèce avec des amis»).
Dans ce volume gorgé de sève lyrique, McCartney le survivant majeur se souvient aussi de Hey Jude, de Harrison (Friends to Go), de You Never Give Me Your Money (l'épique This Never Happened Before), des Beach Boys et des Byrds. Autant dire de tout ce qui pour d'autres serait immédiatement castrateur et qui, pour lui, s'apparente au point de départ de l'invention perpétuelle. Ce qui, à 64 ans, est le signe d'une vitalité aussi fascinante que communicative.
Courtois. Sir Paul McCartney est grave mais détendu, en chemise blanche sur pantalon noir, courtois avec les techniciens des plateaux télé qui s'affairent (1)... Son nouvel album n'est pourtant pas un disque de plus, ni dans sa carrière ni dans le marché actuel. Il y a trente-cinq ans, il précipitait la fin inévitable de son groupe, les Beatles, et se lançait, disait-il alors, «un sacré défi». Laquelle de ses «futures chansons pourrait bien rivaliser en impact» avec Yesterday ou Let It Be ? Et comment renoncer à de tels classiques sur scène ? Une règle qu'il ne tiendra pas dix ans, étoffant dès les années 70 les concerts de ses Wings de l'inévitable Yesterday, puis les shows en solo des années 1990 et 2000 d'une quinzaine de tubes des Fab Four.
On peut relativiser l'excellence de Ram ou de Band on the Run, parmi ses premiers envois post-Beatles ; être insensible à la versatilité stylistique de tel Arrow Through Me, retour de politesse à Stevie Wonder qui déclara son amour des Beatles en composant Something out of the Blue dans les années 60, mais on ne saurait nier qu'en quarante ans Paul McCartney a livré plus de hits planétaires (My Love, Goodnight Tonight, Silly Love Songs...) que John Lennon, Ringo Starr et George Harrison réunis. Récemment, Driving Rain marquait son retour au sommet ; Chaos and Creation in the Backyard, qui sort lundi, pourrait être son chef-d'oeuvre, par la richesse thématique, le raffinement, le ton, d'une rare intimité, et surtout la rencontre si juste des mots et des sons.
Pour le réaliser, Paul McCartney a «d'abord fait appel à George Martin». Mais ce dernier, paisiblement retiré des studios, lui a suggéré Nigel Goodrich, responsable du son de Radiohead. Bien qu'âgé d'une trentaine d'années de moins, Goodrich n'en a pas moins assumé le rôle et notamment imposé à plusieurs reprises à McCartney de retourner chez lui réviser sa copie, durant les deux ans où ont pris place les différentes séances d'enregistrement. Pour concentrer l'expression, il lui a demandé de jouer lui-même guitares, pianos, basse, batterie, «et même de mon vieux bugle», avant de convoquer les instruments d'orchestre pour la touche finale. Façon de reconduire l'exercice auquel McCartney se livra sur ses McCartney I et McCartney II.
Si l'on veut les juger et admettre que la composition obéit à des règles, et que c'est le respect de celles-ci qui peut produire l'émotion musicale, force est de reconnaître que les plus ambitieuses (Anyway) comme les plus simples (Follow Me) chansons de Chaos and Creation in the Backyard sont aussi abouties et naturellement éloquentes que les réussites légendaires des Beatles.
Candeur. Que Paul McCartney semble s'adresser aux politiques («il y a une certaine marge entre l'imprudence et le courage» sont les premiers mots de l'album), encore secrètement à sa femme Linda, emportée par un cancer (le spirite How Kind of You avec son refrain modal), ou qu'il philosophe cryptiquement sur «notre vulnérabilité face aux accidents» (comme celui qui faucha la jambe de sa nouvelle épouse : At the Mercy), il ne se départ jamais de ce mélange de candeur et de profondeur qui fait depuis Michelle sa grâce de baladin universel.
Le mélodiste et harmoniste hors pair prouve, lui, sa science, dans une gamme allant du pimpant sixties (Fine Line, Too Much Rain, Promise to You Girl) à la mélancolie la plus hantée (Riding to Vanity Fair ou le solo de bugle quasi klezmer sur Jenny Wren «du nom d'une héroïne de Dickens, jeune fille un peu magique qui ne voit que le bon côté dans tout», précise-t-il). L'album passe également par l'anglicité d'un autre âge (English Tea) qui fit le prix idiomatique d'un Penny Lane, ou le calypso éthéré qui berça la jeunesse de ses parents (A Certain Softness «composé comme ça, sur une petite croisière en Grèce avec des amis»).
Dans ce volume gorgé de sève lyrique, McCartney le survivant majeur se souvient aussi de Hey Jude, de Harrison (Friends to Go), de You Never Give Me Your Money (l'épique This Never Happened Before), des Beach Boys et des Byrds. Autant dire de tout ce qui pour d'autres serait immédiatement castrateur et qui, pour lui, s'apparente au point de départ de l'invention perpétuelle. Ce qui, à 64 ans, est le signe d'une vitalité aussi fascinante que communicative.
wings1971- Disque de Platine
-
Localisation : Aix en Provence
Album de Macca Préféré : Ram
Date d'inscription : 26/08/2005
Nombre de messages : 505
Re: chaos l'avis de "libé" (surprise!)
waou, je suis émue, je crois que pour une fois, il mets tout le monde d'accord. Il m'en fallait pas plus pour me mettre de bonne humeur, en plus il parîtrait qu'à l'heure actuelle il se classerait deuxième dans les charts français, derrière Souchon.
véro- Disque d'Argent
- Localisation : boulogne sur mer
Album de Macca Préféré : 15/02/1982
Date d'inscription : 31/08/2005
Nombre de messages : 204
Re: chaos l'avis de "libé" (surprise!)
Cet article est remarquable
tittenhurst- Disque de Platine
-
Localisation : Paris 15
Album de Macca Préféré : Ram
Date d'inscription : 26/04/2005
Nombre de messages : 757
Re: chaos l'avis de "libé" (surprise!)
Aussi incroyable de lire cet article que la super critique actuelle de Rock and Folk.
Quand je pense que le concert de Bercy de Paul avait, de mémoire , été qualifié de mortifaire par Libération, quelle saut dans le réalisme
Quand je pense que le concert de Bercy de Paul avait, de mémoire , été qualifié de mortifaire par Libération, quelle saut dans le réalisme
eric- Disque de Platine
-
Localisation : marne la vallée
Album de Macca Préféré : Ram et Abbey road
Date d'inscription : 25/09/2005
Nombre de messages : 715
Re: chaos l'avis de "libé" (surprise!)
c'est bien dit. "Libé" a abandonné sa posture intenable - On a le droit de ne pas être sensible à la musique de Paul, pas celui de la demolir car elle est immensement respectable.
La critique de rock'n folk est phénoménale, on ne peut en dire autant de l'interview avec M qui est bien creux.
La critique de rock'n folk est phénoménale, on ne peut en dire autant de l'interview avec M qui est bien creux.
wings1971- Disque de Platine
-
Localisation : Aix en Provence
Album de Macca Préféré : Ram
Date d'inscription : 26/08/2005
Nombre de messages : 505
Re: chaos l'avis de "libé" (surprise!)
C'est vrai que l'interview avec M est naze. A part lui parler de son père et de sa grand mère, je n'ai rien retenu...
Il parait qu'il a consacré tout un dimanche a préparer ses questions...
Il parait qu'il a consacré tout un dimanche a préparer ses questions...
Re: chaos l'avis de "libé" (surprise!)
C'est vrai que l'interview Rock And Folk est naze...
En effet qui se soucie du fait que Paul annonce qu'il vient en Europe l'an prochain ? hein,hein ?
En effet qui se soucie du fait que Paul annonce qu'il vient en Europe l'an prochain ? hein,hein ?
philou20- Invité
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